Jeudi 29 Mai,
En fin de journée, nous arrivons au centre de Permaculture "El Manzano", dans la région du BioBio, perdu dans la campagne au nord de Los Angeles. Il est temps de garer les 4x4 et de prendre un nouveau rythme pour la semaine à venir.
Nous faisons connaissance avec les 6 volontaires actuellement présents au centre. Il n'y en a pas beaucoup pendant l'hiver, et tout semble tourner au ralenti.
Si nous sommes là, c'est grâce à Linda et Dario, le couple rencontré chez Manuel à Puerto Rio Tranquillo quand nous remontions la Carretera Austral. Ils venaient d'y passer des mois et leurs récits d'expérience nous incitèrent à aller découvrir "El Manzano".
"El Manzano" est le projet de deux frères, qui après avoir acquis de l'expérience en permaculture, ont mis en place dans la propriété familiale cette nouvelle vision de l'exploitation. Ils donnent des cours, organisent des stages et font intervenir des spécialistes de divers domaines de la permaculture. Le centre, la boulangerie et d'autres bâtiments du site ont ainsi été construits avec la participation de volontaires venus se former aux techniques d'écoconstruction.
Nous avons de bonnes conversations avec tout ce monde que nous côtoyons et je sens que je progresse en espagnol. Ça aide de baigner complètement dans cette langue que j'ai appris principalement avec mes nombreux amis garagistes croisés au détour de galères!! Quand à Estelle, Benoit et Fabienne, ils surfent sur leurs connaissances linguistiques. Nous nous lions d'amitié avec Ozy, qui vit ici et fait partie de la communauté; Lucy, la volontaire américaine végétalienne, Cuyen et Uke qui aiment passer quelques semaines ici de temps en temps.
Nos journées sont bien remplies et plutôt pluvieuses , mais les filles trouvent néanmoins l'occasion de profiter de quelques éclaircies pour se balader et s'adonner a leur passion commune la photographie.
Les jours passent et nous terminons enfin notre cabanon après 6 jours de travail intense. Ozy nous initie alors a la construction en pisé ou barro ; de la terre crue mélangée à de l'argile et de la paille. Malheureusement, les températures entre 0° et 5° sont trop basses pour créer une bonne adhérence entre le support et l'adobe.
Jorge nous fait découvrir sa maison écologique, il nous explique ensuite toutes les techniques qui ont été mises en œuvre à "El Manzano". Les fours de la boulangerie sont juste génialissimes. Les toilettes sèches fonctionnent très bien et une bonne réalisation permet une utilisation sans contrainte. Il nous explique le fonctionnement du système de traitement des eaux par les plantes, le recyclage, les différents types de murs qui ont été réalisés ainsi que le toit végétal.
Il est l'heure de partir, nous avons déjà repoussé 2 fois le départ et sommes restés 4 jours de plus que prévu : le Jungle Paj ne voulait rien savoir, il a fallu le bichonner pour qu'il veuille bien reprendre la route.
Nous roulons dans la campagne autour de San Javier. Nous sommes dans la région des vins et comptons bien faire quelques dégustations. Mais cela s'avère bien plus difficile qu'il n'y parait. 96% des productions chiliennes sont exportées en Asie et au Etats-Unis. Ces domaines sont fermés au public. On ne peut pas visiter, déguster ni même acheter quoi que ce soit.
En fin d'après midi, finalement, le producteur "Terra Noble" nous accueille. Après la visite des chais, nous rencontrons l'œnologue qui nous amène dans son laboratoire. Il nous fait découvrir les différentes productions et les montages sur lesquels il travaille. On compare les différents cépages. Au Chili, il n'y a pas d'appellation, et ce domaine à des vignes dans plusieurs régions. Il est tout à fait admis de mélanger des vins venant de différents endroits du pays.
Nous sommes très intéressés par le Carmenère que nous ne connaissons pas. Un cépage reconnu dans la région, originaire du bordelais. Il à été anéantit par le phylloxéra(puceron) au XIXème siècle.
La valse des verres continue et la dégustation s'éternise jusqu'au moment où on se retrouve sans électricité dans le noir total. En effet, chaque soir le courant est coupé automatiquement dans tout l'entrepôt. Avant de quitter le laboratoire, l’œnologue nous offre une bouteille, puis nous le suivons à travers les chais qu'il éclaire de sa lampe torche. Un très très bon moment.
Mais la Permaculture, c'est quoi exactement ? C'est une vision des sociétés humaines respectueuse de la nature et des hommes abordée de façon systémique. C'est à dire, l'étude non pas des éléments, mais des connexions entre les éléments. Conceptualisée dans les années 70 par deux australiens Bill Morrison et David Holmgren, l'éthique permaculturelle est née de 3 grands principes: prendre soin de la terre, prendre soin de l'humain et partager équitablement. Cette science des systèmes agricoles s'inspire de l'écologie de la forêt et du savoir des sociétés traditionnelles pour reproduire la diversité, la stabilité et la régénération des écosystèmes naturels. Elle prône la polyculture et la mise en place d'un réseau de petites fermes. Le permaculteur est donc un concepteur d’écosystèmes qui cherche à optimiser, à amplifier l'énergie et la biodiversité d’un lieu pour augmenter son potentiel de vie et sa résilience globale. |
"El Manzano" est le projet de deux frères, qui après avoir acquis de l'expérience en permaculture, ont mis en place dans la propriété familiale cette nouvelle vision de l'exploitation. Ils donnent des cours, organisent des stages et font intervenir des spécialistes de divers domaines de la permaculture. Le centre, la boulangerie et d'autres bâtiments du site ont ainsi été construits avec la participation de volontaires venus se former aux techniques d'écoconstruction.
Nous allons découvrir entre autres, lors de ce séjour dans cette communauté, les différentes techniques de construction mises en œuvre ici.
Du point de vue pratique, le confort est aussi spartiate que dans nos véhicules. Le dortoir se compose de lits superposés sommaires ; il n'y a pas d'eau chaude, les douches sont à l'extérieur et le système de chauffage, appelé "rocket" , bien que très intéressant, ne fonctionne pas correctement . Heureusement, la cuisine et la boulangerie attenante sont là pour nous remonter le moral après avoir passé la journée à travailler dehors.
Ca nous change de notre p'tite table au cul du 4x4 ! |
On passera les 2 premiers jours dans le potager bio à enlever les mauvaises herbes et retourner les tas de compost. On se donne du mal et on à l'impression d'en faire beaucoup par rapport aux autres, ce qui devient parfois agaçant.
Chaque jour 2 personnes désignées quittent le jardin en fin de matinée et préparent le déjeuner. A 13h on entend la corne au loin qui signale que le repas est prêt. Toute la communauté, une douzaine de personnes, se retrouve alors attablée autour d’originaux repas végétariens.
Chaque jour 2 personnes désignées quittent le jardin en fin de matinée et préparent le déjeuner. A 13h on entend la corne au loin qui signale que le repas est prêt. Toute la communauté, une douzaine de personnes, se retrouve alors attablée autour d’originaux repas végétariens.
Le potager nous démoralise, les heures passées accroupis ne sont pas faites pour nous égayer. Nous avions fait part de notre intérêt pour les techniques de bio-construction et soulagement, Jorge nous propose enfin de s'atteler à la construction d'une pièce fermée destinée au stockage de grains pour le bétail. Nous laissons les filles avec les os à broyer, les graines à trier et les mauvaises herbes à éradiquer. Malignes elles s'arrangent pour faire partie des cuisinières du midi le plus souvent possible en nous volant nos tours à Benoit et à moi. Elles sont aussi invitées à arrêter plusieurs fois les travaux agricoles pour participer aux cours que Jorge donne à une classe universitaire.
Pendant ce temps, Benoit et moi travaillons dure pour finaliser le travail au plus vite et commencer un nouveau projet qui impliquerai des techniques écoconstructives.
Le soir, chacun vaque à ses occupations. La cuisine et son grenier bio sont à disposition mais aucun des volontaires ne se fait à manger… Un encas leurs suffit. Quand à nous, chacun ici sait que: qui cherche un Français, va à la cuisine !! On s'y retrouve chaque soir et préparons des plats de dingue. Lasagnes, pizzas, tartes aux pommes, gâteaux de banane, pains, ... Quel bonheur !
Pendant ce temps, Benoit et moi travaillons dure pour finaliser le travail au plus vite et commencer un nouveau projet qui impliquerai des techniques écoconstructives.
Le soir, chacun vaque à ses occupations. La cuisine et son grenier bio sont à disposition mais aucun des volontaires ne se fait à manger… Un encas leurs suffit. Quand à nous, chacun ici sait que: qui cherche un Français, va à la cuisine !! On s'y retrouve chaque soir et préparons des plats de dingue. Lasagnes, pizzas, tartes aux pommes, gâteaux de banane, pains, ... Quel bonheur !
Ursula toujours prette a s'incruster quand il s'agit de manger ! |
Ah la rocket ! censée chauffer toute la maison mais incapable de nous réchauffer alors qu'on est assis dessus et habillés jusqu’aux dents ! |
Nous avons de bonnes conversations avec tout ce monde que nous côtoyons et je sens que je progresse en espagnol. Ça aide de baigner complètement dans cette langue que j'ai appris principalement avec mes nombreux amis garagistes croisés au détour de galères!! Quand à Estelle, Benoit et Fabienne, ils surfent sur leurs connaissances linguistiques. Nous nous lions d'amitié avec Ozy, qui vit ici et fait partie de la communauté; Lucy, la volontaire américaine végétalienne, Cuyen et Uke qui aiment passer quelques semaines ici de temps en temps.
Nos journées sont bien remplies et plutôt pluvieuses , mais les filles trouvent néanmoins l'occasion de profiter de quelques éclaircies pour se balader et s'adonner a leur passion commune la photographie.
Les jours passent et nous terminons enfin notre cabanon après 6 jours de travail intense. Ozy nous initie alors a la construction en pisé ou barro ; de la terre crue mélangée à de l'argile et de la paille. Malheureusement, les températures entre 0° et 5° sont trop basses pour créer une bonne adhérence entre le support et l'adobe.
Jorge nous fait découvrir sa maison écologique, il nous explique ensuite toutes les techniques qui ont été mises en œuvre à "El Manzano". Les fours de la boulangerie sont juste génialissimes. Les toilettes sèches fonctionnent très bien et une bonne réalisation permet une utilisation sans contrainte. Il nous explique le fonctionnement du système de traitement des eaux par les plantes, le recyclage, les différents types de murs qui ont été réalisés ainsi que le toit végétal.
Pour nous remercier du travail accompli, (il n’en revient pas que l'on ait finit le projet de cabanon en 6 jours) il nous propose de manger les 2 gigots d'agneaux qui nous narguent dans le congélateur depuis notre arrivée. Après 10 jours sans viande, on ne pouvait rêver mieux. On les préparera au four sur un lit de pomme de terre...... un régal !
On donnera un dernier coup de main à Ozy qui veut mettre en place une pergola dans le jardin. Après avoir coupé les Eucalyptus dans la forêt, nous sommes tous mis à contribution pour ramener les troncs à dos d’homme (et de femme !). On a souffert !
On donnera un dernier coup de main à Ozy qui veut mettre en place une pergola dans le jardin. Après avoir coupé les Eucalyptus dans la forêt, nous sommes tous mis à contribution pour ramener les troncs à dos d’homme (et de femme !). On a souffert !
Il est l'heure de partir, nous avons déjà repoussé 2 fois le départ et sommes restés 4 jours de plus que prévu : le Jungle Paj ne voulait rien savoir, il a fallu le bichonner pour qu'il veuille bien reprendre la route.
"El Manzano" a été une expérience enrichissante que nous n'oublierons pas. La découverte de la permaculture résonnera certainement un jour dans nos vies.
Une pensée particulière pour Ursula la gourmande et le vieux Max compagnon de travail, toujours dans nos pieds :
On reprend la route sous une pluie battante. La campagne est inondée. La piste que l'on emprunte est parfois totalement recouverte d'eau. Les flots vont plusieurs fois submerger entièrement le capot.
Une pensée particulière pour Ursula la gourmande et le vieux Max compagnon de travail, toujours dans nos pieds :
On reprend la route sous une pluie battante. La campagne est inondée. La piste que l'on emprunte est parfois totalement recouverte d'eau. Les flots vont plusieurs fois submerger entièrement le capot.
A nouveau un duel contre l'autoroute nous éloigne des grands axes. Devant nous un fleuve se présente, il n y a personne aux commandes de la barge et la journée se termine. Nous dormons sur place.
Le 12 Juin au matin, Les fortes crues empêchent la barge de travailler. Encore une fois l'autoroute gagne et nous nous résignions à rebrousser chemin pour l'emprunter.
Nous roulons dans la campagne autour de San Javier. Nous sommes dans la région des vins et comptons bien faire quelques dégustations. Mais cela s'avère bien plus difficile qu'il n'y parait. 96% des productions chiliennes sont exportées en Asie et au Etats-Unis. Ces domaines sont fermés au public. On ne peut pas visiter, déguster ni même acheter quoi que ce soit.
En fin d'après midi, finalement, le producteur "Terra Noble" nous accueille. Après la visite des chais, nous rencontrons l'œnologue qui nous amène dans son laboratoire. Il nous fait découvrir les différentes productions et les montages sur lesquels il travaille. On compare les différents cépages. Au Chili, il n'y a pas d'appellation, et ce domaine à des vignes dans plusieurs régions. Il est tout à fait admis de mélanger des vins venant de différents endroits du pays.
Nous sommes très intéressés par le Carmenère que nous ne connaissons pas. Un cépage reconnu dans la région, originaire du bordelais. Il à été anéantit par le phylloxéra(puceron) au XIXème siècle.
La valse des verres continue et la dégustation s'éternise jusqu'au moment où on se retrouve sans électricité dans le noir total. En effet, chaque soir le courant est coupé automatiquement dans tout l'entrepôt. Avant de quitter le laboratoire, l’œnologue nous offre une bouteille, puis nous le suivons à travers les chais qu'il éclaire de sa lampe torche. Un très très bon moment.
Vendredi 13 Juin 2014.
Nous nous réveillons sur les hauteurs d'un champ, le soleil dissipe doucement la brume en ce jour qui à vu naître Estelle, il y a 28 ans déjà!
Nous avons espoir de trouver plusieurs caves pour y faire des dégustations et un restaurant pour marquer le coup. Nous cherchons en vain et à midi seulement nous trouvons l'adresse idéale. Nous sommes accueillis comme des rois au domaine "MontGras".
Le site est magnifique. On nous reçoit dans un salon extérieur, confortablement installés, nous dégustons d’excellents vins blancs et rouges.
A côté du parking où nous sommes garés, il y a un parc et des aménagements pour piqueniquer. On nous autorise à y déjeuner et pour l'anniversaire d'Estelle, la maison nous prête des verres en crystal et nous offre une bouteille de vin. On fête comme il se doit l'anniversaire de la plus jeune d'entre nous.
Nous avons espoir de trouver plusieurs caves pour y faire des dégustations et un restaurant pour marquer le coup. Nous cherchons en vain et à midi seulement nous trouvons l'adresse idéale. Nous sommes accueillis comme des rois au domaine "MontGras".
Le site est magnifique. On nous reçoit dans un salon extérieur, confortablement installés, nous dégustons d’excellents vins blancs et rouges.
A côté du parking où nous sommes garés, il y a un parc et des aménagements pour piqueniquer. On nous autorise à y déjeuner et pour l'anniversaire d'Estelle, la maison nous prête des verres en crystal et nous offre une bouteille de vin. On fête comme il se doit l'anniversaire de la plus jeune d'entre nous.
Santé !!!
Super ! Vous en avez découvert des choses et des gens durant ces quelques semaines...
RépondreSupprimerTrès interessant et très beau, dans tous les sens du terme !
Super les aventures continues toujours aussi instructives et interessantes Vivre aussi sainement; biobio est un reve ;realisable et vraiment interessant et vous nous le demontré dans cet incontournable reportage .Seulement il faut faire le pas et accepter toutes les contraintes "un jours peut etre "
RépondreSupprimerLes vins chiliens "les meilleurs d'amerique latine " aussi incontournables On en a beaucoup au bresil
Et le double aniversaire d'Estelle .Elle est bien née le 13 Juin et c'etait aussi un vendredi !!!!!!!
Mille bisous