nous
quittons la nationale 3 qui depuis
Buenos Aires, nous guide toujours plus
bas, toujours plus au sud, toujours plus loin... Nous sommes décidés à traverser au cœur, cette immense Patagonie,
sereins de s'aventurer dans cette contrée infinie, en équipe.
En effet, nous avons adhéré à l'idée de Benoit et Fabienne : traverser d'ouest en est la Patagonie, rejoindre la cordillère, entreprendre une randonnée de plusieurs jours et poursuivre la descente par l'Ouest. Profiter ainsi de la montagne, avant les premières neiges.
En effet, nous avons adhéré à l'idée de Benoit et Fabienne : traverser d'ouest en est la Patagonie, rejoindre la cordillère, entreprendre une randonnée de plusieurs jours et poursuivre la descente par l'Ouest. Profiter ainsi de la montagne, avant les premières neiges.
Alors que la route
Nord Sud longe les reliefs, la piste que nous empruntons les
traverses. Les paysages changent donc
beaucoup plus souvent. Les impressions se confondent : le bout du monde, la solitude, la liberté...
que d'émotions qui nous grisent. Nous en prenons plein les yeux... et les
poumons aussi !!! (La poussière de la piste est si fine, qu'elle pénètre
partout. )
Nous arrivons à la première étape : Le "bosque pétrificado". Les troncs de ces arbres ont été soufflés, pétrifiés par la nuée ardente d'un volcan des Andes à des centaines de kms de là... il y a environ 58 millions d'années, rien que ça !!! Le détail de ces arbres transformés en pierre est impressionnant.
Nous reprenons la piste, de moins en moins large, de plus
en plus belle. Après quelques heures,
alors que nos cartes suggèrent un raccourci, nous apercevons une
estancia, une ferme. Nous nous y arrêtons
afin de demander notre chemin. Un cavalier arrive justement,
un"péon", un gardien de
troupeaux sédentaire. A ne pas confondre
avec le Gaucho , la figure emblématique du pays, vivant sur son cheval, le
maitre de la Pampa. Il s'est éteint au fur à mesure que les grands
propriétaires terriens ont clôturé leurs
domaines. Il n'y eu alors plus besoin de
main d'œuvre pour surveiller les bêtes, les regroupés par la pratique du rodéo,
et les ramener près de l'estancia. Le
Péon, moins charismatique, apparu alors.
Notre berger est la seul âme vivante à des centaines de kilomètres à la ronde. Son troupeau de moutons est mal au point, il s'est fait décimer par la sécheresse. (C'est le Puma qui doit être content!) L' Estancia s'appelle Pyramides en raison d'une montagne blanche de forme triangulaire.
Notre berger est la seul âme vivante à des centaines de kilomètres à la ronde. Son troupeau de moutons est mal au point, il s'est fait décimer par la sécheresse. (C'est le Puma qui doit être content!) L' Estancia s'appelle Pyramides en raison d'une montagne blanche de forme triangulaire.
Le passage que nous espérions trouver n'existe pas. Au moment de repartir, nos amis sentent une odeur de gasoil. Après vérification, il s'agit de notre réservoir. Il est percé !! Un filet de liquide se répand sans interruption. Vu le débit et notre position nous n'avons d'autres choix que de tenter une soudure à froid. A peine décidé, Benoit c'est déjà jeté sous la voiture, prêt à en découdre. On comprendra vite que c'est une machine infatigable!!! Alejandro, notre hôte, nous gâte; en plus de nous fournir un baril providentiel pour transvaser le carburant, il nous prépare de délicieuses tortas fritas, ces petits pains cuits dans l'huile, accompagné de maté.
Cet arrêt est une chance, on s'est aperçu au bon moment et au bon endroit du tour
que la steppe patagonienne tentait de
nous jouer. La chance aussi de rencontrer Alejandro, un homme typique du campo
qui nous en apprendra beaucoup sur son environnement et sur la vie rude que son
métier d'un autre temps, amène, des mois durant, loin de sa famille.
Le site est superbe, nous le quittons le lendemain matin, heureux d'avoir vécu ces moments inoubliables au cœur de la fantastique Patagonie.
Le site est superbe, nous le quittons le lendemain matin, heureux d'avoir vécu ces moments inoubliables au cœur de la fantastique Patagonie.
300 kms plus tard, nous atteignons la 1ere ville, Gobernador Gregores. La soudure à froid n'a pas supporté la tôle ondulée dont la piste était souvent tapissée. Nous trouvons assez facilement un soudeur. Une tête brulée qui ne prendra pas la peine de démonter le réservoir, malgré les risques, pour entreprendre la réparation. Nous repartons sitôt fini et arrivons tard dans la nuit à Tres Lagos.
Le 27 Mars, Il fait bon d'apercevoir les montagnes, les
célèbres sommets sont déjà
reconnaissables au loin à plus de 50
kms. Nous atteignons finalement notre destination : El Chalten.
Le 28, nous attaquons à pied, lourdement chargés, les
magnifiques sentiers des environs. Le
contraste avec les jours précédents est remarquable. Les reliefs, la
végétation, les torrents, l'air pure... Une sacrée bouffée d'oxygène après ces jours de nomansland.
Première étape: La laguna Torre sous le sommet du même nom. Nous y plantons les tentes et passons une paisible après midi en vue des jours à venir, ou la difficulté ira crescendo.
Le lendemain, après une nuit glaciale dans notre tente 2 secondes "air" (spécialement conçu pour ventiler), nous réalisons a quel point nous sommes sous équipés et chanceux que le vent violent si fréquent ici ne se soit pas manifesté.
Le matin, nous contournons la lagune et arrivons au pied
de l'imposant sommet, culminant à 3138 m. Devant nous notre premier glacier.
L'après midi, Apres avoir longé plusieurs lagunes, nous
rejoignons le 2 ème camp de base, proche du Fitz Roy, l'emblème du parc.
La nuit à été atroce, malgré toutes nos couches et la
protection de la foret, nous avons souffert du froid et très peu dormis. Les nuages se sont invités dans la nuit, saupoudrant
la montagne de flocons.
A 5 h30, malgré la neige, nous décidons de tenter l'ascension afin de découvrir les sommets, éclairés par les premières lueurs du jour. De toutes façons, nous sommes déjà debout, transit de froid et il serait impossible de se recoucher. Apres notre bouillie quotidienne, nous voilà partit à travers un décor féerique brodé de gouttelettes cristallisées par les températures négatives. Les faisceaux de nos lampes frontales dévoilent une végétation scintillant de toute part.
Dure
sera l'ascension, avec un résultat décevant... Aucune visibilité, nous sommes
dans le nuage, qui finalement disparaitra longtemps après notre descente...
Troisième nuit, Estelle et moi n'en pouvons plus. Nous
sommes trop mal équipé pour supporter de telles conditions climatiques. C'est
avec difficulté que nous ré attaquons les 500 mètres de dénivelé, pour profiter
du levé de soleil sur le Fitz Roy. Cette fois, nous serons récompensés de nos
efforts.
Le retour au village est de toute beauté. Le soleil nous accompagne, les points de vue sont spectaculaires.
Soulagés de retrouver notre petit confort après ces 3 nuits cauchemardesques, nous sommes tout de même fières de ne pas avoir abandonné. Merci à nos amis, de nous avoir encouragé à les suivre !
Le lendemain, la randonnée prévue plus au Nord s'avère payante. Nous renonçons et en contrepartie, avec Benoit descendons en kayac le rio de Las Vueltas, surveillés de loin par les filles qui nous suivent a bord des bolides.
Le 02 Avril, nous quittons El Chalten, conquis par ses paysages remarquables. Nous longeons le "Dulce de Glaciar", le Lago Argentino, appelé ainsi par les Argentins pour sa couleur si si .. gourmande. Nous revoilà dans la plaine sèche, la steppe patagonienne, où les nuages ne s'aventurent pas. Le mot "vaste" prend ici tout son sens.
El Calafate, ville touristique type qui nous accueillera le temps de régler nos banalités, sur la route du Lago Roca. Là nous gouterons à la solitude d'un site exceptionnel hors saison. On tentera un coup de pêche, depuis le kayac au coucher du soleil. Un calme divin.
Le 04 Avril, nous avons pris rendez vous avec la star
incontournable de la région, du pays, que dis-je la star international : Maitre
Perito Moreno, glacier de son état. Malgré un prix doublé depuis à peine 2
jours, pour cause d'inflation, qui nous fera fortement grincer des dents, nous
serons tous subjugués par cette force de la nature.
À l'affut du moindre craquement, de la moindre chute de glace, le sieur Moreno nous ravira finalement, à force de patience, d'un écroulement spectaculairement monstreux.
Nous retournons sur les bords du lago Roca et passons la journée du 05 Avril un samedi, à ne rien faire. Juste profiter. Se poser sans tracas... bon bien sur, ce sera après s'être occupé des bougies de préchauffe, vérifier la galerie, finir l'article de l'Uruguay... en fait, c'est juste impossible.. de ne rien faire!
Le 06 au soir nous sommes a Rio Turbio à quelques encablures de la frontière
chilienne. Le 4 ème pays de notre périple, toujours plus au sud, toujours plus au
froid...bigre que les températures ont chuté depuis la Guyane !!!
Plus beau que les beaux documentaires que l'on peut voir. Bravo et merci.
RépondreSupprimerChristine
Après nos 17 ans passés en Guyane, sans rentrer en France, Qu'au Québec pour y voir notre fille unique .... Après avoir visité toute l’Amérique du sud ... Sauf la Colombie, mais ce n'est pas le plus grave ... Après, et surtout, avoir vu le MACHU PICHU au PÉROU, les chutes d'IGUAÇU (Côté Brésil & côté Argentine),les mines de POTOSI, le SUD LIPEZ & le désert de sel de l'UYUNI en BOLIVIE ...... Il ne nous restait qu'un rêve avant de quitter la Guyane en 2009 ..... C'était ... Et c'est toujours un rêve (SURTOUT NE PAS DÉSESPÉRER) ..... C'est de voir le SPTZ ROY (Certainement pas dans vos conditions, vu notre âge ?), le PERITO MORENO, et LA TERRE DE FEU, avec USHUAÏA & PUNTA ARENAS ................. Mon contremaitre en France, il y a !!!!!! 30-35 ans, m'en avait tellement parlé et, j'avais vu son reportage et ses innombrables photos .... Il en était FASCINÉ ...... Et après avoir fait tout cela et pris des dizaines de milliers de photos .......Et bien, je suis, ÉBLOUI ... STUPÉFAIT ... ENCHANTÉ ............ Y'A PAS D'MOTS ASSEZ FORT ..... C'EST SUBLIME ... DES PHOTOS HORS DU COMMUN ......MÊME UN PROFESSIONNEL DOIT EN PÂLIR ............................................................
RépondreSupprimerIl faut bien sûr lire "LE SPITZ ROY"
RépondreSupprimerOH LA LA... J'avais zappé de mettre un commentaire... Bon ben Claude a tout dit, il n'y pas de mots assez forts effectivement...Et je ne sais pas si un professionnel ferait mieux en pareil lieu au niveau des photos, c'est juste sublime, et à la hauteur de ce vous aviez sous les yeux... BRAVOOOOOOO
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