Nous voilà de
retour sur la route, trop content de retrouver notre liberté en ce 12 mars
ensoleillé.
Après cette
longue pause non prévue dans la capitale, nous sommes décidés à rouler au plus
vite vers le sud et tenter d'éviter au maximum les rigueurs de l'hiver
menaçant.
L'oppression de
la ville à laissé place à la solitude d'une immense mer d'herbes grasses nommé
Pampa. Terme utilisé jusque dans nos patois régionaux, synonyme de perdu ou lointain, le
mot a traversé les siècles contrairement a la tribu, issue de cette terre, qui
lui a donné son nom.
A mesure que
nous descendons, le paysage est de plus en plus sec, les arbres déjà rares deviennent ici des
points de repères où l'homme civilisé s'est installé. A perte de vue, les herbes
jaunies épousent le relief ondulant de la plaine interminable.
Plus nous
poussons vers le sud, plus le terrain devient minéral. Nous voilà en haut de la
plus haute colline que nous guettions déjà du JunglePaj il y a100 kms. Un
village poussiéreux s'y est accroché, en contrebas un bus se rend à une mine
qui fait vivre les quelques habitants perdus dans la steppe qui s'étend de tout
côté.
Le 14 Mars,
après 1400 kms, nous arrivons à la péninsule Valdèz. Première étape de notre
épopée patagonienne.
L'isthme qui sépare la péninsule du continent
nous donne un aperçu sur les deux golfes qui le jalonnent. L'océan turquoise
brille de mille reflets, sublimé par les couleurs pastelles environnantes.
Nous ne résistons pas longtemps à l'appel de l'océan et descendons gouter l'eau fraiche et l'air iodé du Golfe San José au nord.
Nous croisons nos premiers troupeaux sauvages de Nandous (cousin de l'autruche) et de Guanacos (cousin sauvage du lama).
Le Parc
National, classé au patrimoine mondial de l'Unesco englobe cette péninsule de
plus de 360 000 hectares. De cette immensité, seules 3 pistes sont autorisées à
la circulation et le camping toléré en un seul point : Punta Pyramidés. Sachant
que le tour complet fait plus de 250 kms, on espère réussir à se planquer au
milieu de la steppe Patagonienne et éviter le retour obligatoire à la seule
ville de la péninsule.
En ce 15 Mars,
nous rencontrons Benoit et Fabienne. Un couple de français super sympas qui
comme nous débarquent dans le grand sud hors saison... à l'approche de l'hiver.
Nous passons
des heures à discuter et d'un commun accord décidons de continuer la route de
concert. Nous deviendrons des inséparables !
L'intérêt majeur de Valdez concerne la reproduction des baleines qui viennent, malheureusement pour nous, festoyer de septembre à décembre. Cependant, en cette saison les Orques sont visibles et plusieurs ont justement été aperçus ces jours-ci.
Nous décidons donc de nous rapprocher des spots convoités par ces drôles de mammifères tout en bravant les restrictions concernant le camping et les accès. Au milieu de la péninsule plusieurs salines sont présentes, elles sont avec la graisse des lions de mer, les deux raisons de la colonisation de ce bout de terre hostile. L'une crée une dépression de 35 kms carré à 42 m sous le niveau de la mer, unique au monde. Après plusieurs tentatives, nous arrivons au bord de l'une d'elle, splendide. Nous y faisons un stock de gros sel non raffiné pour les 6 prochains mois... Ce premier soir de grand froid qui nous obligera pour la première fois du voyage à sortir nos duvets, nous le passons dans le super van 4× 4 de nos amis, assez grand pour nous accueillir tous les quatre.
Le 16 mars,
nous quittons la saline pour Punta Contor. La
route longe maintenant l'océan. En
contrebas des falaises, une multitude de lions de mer gissent, affalés tels des
ivrognes n'ayant pu atteindre leurs logis.
Valdez est la
seule éléphanterie marine continentale du monde et, notre
destination, l'un des lieux favoris, où, unique au monde aussi, les orques se jettent
sur la plage au péril de leur vie pour
attraper les bébés lions inconscients du danger qui les guettent.
Sur ce site
superbe, nous faisons la connaissance d'une joyeuse petite famille venue tout
comme nous de la lointaine Guyane française. Guillaume, Guillemette et Jules,
passionnés d'ornithologie et de mammifères en tout genre, nous enrichirons chaque
jours de leurs connaissances. Ils ont aperçu le jour précédent les orques et
nous refilent le virus.
Le premier soir,
tous ensemble, nous tentons de rejoindre
Punta Buenos Aires, au nord ouest, afin de trouver un bivouac près d'une plage
qui j'assure semble superbe...depuis la carte satellite. Notre petit convoi n'en finira pas d'ouvrir et de fermer les
portails des estancias. La route nous comblera de la faune locale: chevaux, lièvres, renards, tatous croisent notre route
pour notre plus grand plaisir.
Nous atteignons enfin une plage que le vent
violent balaye avec force, c'est le crépuscule, nous passons la soirée dans la
cabine des Guyanais qui accueille aisément les 7 dissidents du parc partis
explorer les chemins interdits.
Nous passons
plusieurs jours ensemble à attendre, plein
d'espoir, le retour des bêtes marines, espérant secrètement qu'un pauvre petit
lion de mer se fasse dévorer sous nos yeux... Les journées passent, rien ne se
passe sur la plage en tout cas. Le parking par contre c'est transformé en
terrain de jeu...
Le 19 Mars, on
abandonne, les 3% de chances de voir une
attaque ont eu raison de notre morale. Nous quittons tous ensemble le site pour
la ville poussiéreuse de Puerto Madryn.
Les Guyanais
partent alors vers l'ouest et nous continuons en tandem notre descente infernale vers le pôle.
20 Mars, nous
quittons notre nationale 3 préférée pour
Bahia Bustamante. Hormis la route fort sympathique y menant, le site n'a rien
d'exceptionnel à offrir. Pour sur il est reculé du monde, mais la faune marine
censée apporter la magie au lieu est déjà partie en des contrées plus chaudes. Le
village qui fut abandonné à été transformé en hotel. Les vieux murs laissent
imaginer la vie rude, en des temps pas si lointains. Les pauvres bougres envoyés
ici étaient condamnés à ramasser à longueur d'année les algues que la baie,
sans volume, voulait bien offrir.
Plus tard, nous
stoppons nos monstres roulants, dans la capitale du pétrole argentin. Alors que
j'essaye en vain de réparer le chauffage du Jungle Paj, nos amis visitent le
musée du pétrole.
Ce jour là ras-le-bol des cheveux longs , alors qu'Estelle n'est pas d'accord je décide de raser tout ca ! Ca change non ?
Ce jour là ras-le-bol des cheveux longs , alors qu'Estelle n'est pas d'accord je décide de raser tout ca ! Ca change non ?
Le lendemain , après avoir fait les achats nécessaires à nos futurs excursions montagnardes sous l'œil avisé de Benoit et Fabienne fervent randonneurs, nous voilà repartis sur l'une de ces routes interminables, droite et monotone.
Au bout de la route Puerto Deseado , 20 000 habitants , accroché à l'estuaire du Rio du même nom, vit du produit de la pêche qui est intégralement exporté. Arrivés face à l'océan, alors que nous cherchons à notre habitude le bivouac parfait, nous croisons notre premier spécimen de manchot. Le manchot de Magellan. La pauvre bête fait peine à voir, seul, a moitié déplumé, il a l'air gravement malade.
Nous apprendrons plus tard, que c'est l'époque où ces curieux mammifères renouvèlent leurs plumages, avant d'attaquer l'hiver. Ils se retrouvent contraints d'attendre que ca pousse; limitant au maximum les déplacements et la baignade qui peuvent être mortels.
Le lendemain, nous découvrons les plages et les canyons jouxtant la ville. La beauté des paysages, la couleur du Rio tout proche invitent à la baignade que bien entendu le froid sec et les vents violents rendent impossible.
Nous passons une soirée mémorable au fond de l'un de ces
canyons. La température avoisine les zéro degrés. Réchauffés par l'assado où grille la viande, la tête dans
les étoiles, nous dégustons l'instant, émerveillés.
A l'aube, en ce
24 Mars, nous voilà chevauchant la mer sur un énorme zodiac. Au loin l'île
Pinguinos nous attend.
Nous tournons autour d'un rocher envahie par les lions de mer avant de débarquer sur cette île incroyable où 900 couples de pingouins ont élus domicile.
Les manchots de Magellan d'un côté et les Gorfous sauteurs de l'autre, nous traversons le site et observons de prêt les colonies incroyablement nombreuses. Le spectacle est saisissant.
Plus loin, d'autres colonies d'otaries profitent du soleil, au milieu plusieurs phoques énormes sont camouflés (on ne les voit pas sur les photos)
De retour sur l'embarcation, nous passons une heure a pourchasser les dauphins. Très joueur, 3 espèces dont les Toninos et le Dauphin du Chili viendront sauter à la proue du bateau.
Nous tournons autour d'un rocher envahie par les lions de mer avant de débarquer sur cette île incroyable où 900 couples de pingouins ont élus domicile.
Les manchots de Magellan d'un côté et les Gorfous sauteurs de l'autre, nous traversons le site et observons de prêt les colonies incroyablement nombreuses. Le spectacle est saisissant.
On vous montre les plus beaux mais certains font vraiment peur avoir ! Pas facile de muer ..... |
Plus loin, d'autres colonies d'otaries profitent du soleil, au milieu plusieurs phoques énormes sont camouflés (on ne les voit pas sur les photos)
De retour sur l'embarcation, nous passons une heure a pourchasser les dauphins. Très joueur, 3 espèces dont les Toninos et le Dauphin du Chili viendront sauter à la proue du bateau.
Avant de partir
nous nous arrêtons à la grotte de Lourdes version argentine, un site superbe
malheureusement défiguré par les nombreux tags.
Le 21 Mars nous
avons rattrapé la Ruta 3, près a traverser la patagonie D'Est en Ouest.
A bientot pour la suite de la Patagonie ....
Wow génial ça fait rêver. Très belles photos, on a presque l'impression d'être avec vous (presque :) )
RépondreSupprimerAlors là..., entre la pampa désertique pour commencer entre autres décors,
RépondreSupprimerles animaux et les tenues vestimentaires...le changement est radical par rapport aux derniers articles,
hormis bien-sûr la qualité des images et du récit, à laquelle on est habitué...
Bravo une fois de plus et gros bisous
Xavier, j'ai pas vu beaucoup de photos sans tes cheveux...le bonnet s'impose maintenant !
RépondreSupprimerBravo encore pour cet autre voyage !
Magnifiques les pingouins déguisés surtout en gros plan !
On vous embrasse très fort !
Ca Farte bien apparement ! Nous suivons votre voyage de la Yourte et entre 2 avions parfois , c'est o top ! Nous passerons en Patagonie en Février 2015 mais vous semblerez être déja bien plus au nord :o)) Xav alors ces vagues du Chili, Ti late Take Off To Barrel ou koi ?!! Si vous y etes passez à Cochiguaz dans la Vallé D'Elqui à coté de la Serena ! Energie,Rencontre et Site fabuleux...avec la tête dans les étoiles ! On vous envois plein de bonnes ondes From l'Ariège, BiG FoOS BaW et à bientot dans l'EauTre Hémi Sphère ! DaVO et Lily
RépondreSupprimerImpressionant ces pingoins aux yeux si rouge mais rouge ,comment peut 'on imaginer la vision avec des yeux si rouge ???
RépondreSupprimerEm tout cas c'est magnifique et grandiose
Merci pour tout