Torres del Paine , Puerto Natales , Punta Arena , Ruta del fin del Mundo

Le 07 au matin, nous quittons Rio Turbio et faisons nos premiers pas dans un nouveau pays. Le Chili.

Nous appréhendions la douane et son service sanitaire réputé pour être dur. Heureusement le chien, qui mis ces grosses pattes sur le lit, ne trouva pas nos petits trésors culinaires et 1 heure plus tard nous étions rendus à Puerto Natales.

Puerto Natales est une petite bourgade installée aux abords d'une superbe baie entourée de montagnes lointaines. On se croirait au bord d'un lac, pourtant c'est bien l' océan pacific qui est sous nos yeux. Ces eaux ont traversé plus de 150 kms de canaux et de fjords amenant l'odeur  si particulière de l' océan.

Nous avons retrouvé Benoit et Fabienne qui avaient pris une journée d'avance. Ensemble nous prenons la route du parc "Torres del Paine", le plus célèbre parc du pays. Les couleurs du couchant nous accompagnent. Nous traversons d'immenses vallées, baignées de lumières chaudes, aux allures de savanes. La poussière de la piste soulevée par la voiture de Benoit et Fabienne semble rester figée en l'air, nous obligeant à laisser plusieurs kilomètres nous séparer.

 La nuit est maintenant noire, nos amis sont arrêtés, les phares éclairant la steppe alentours. C'est alors que nous le voyons! Celui que nous n'espérions plus, tellement il se fait rare. D'un pas nonchalant, le puma apparait dans le faisceau de nos lumières, longe la piste une vingtaine de mètres, sans crainte aucune, avant de disparaître à nouveau dans le noir. Quel bonheur!

Quelques kilomètres plus tard, nous atteignons le point de départ du sentier des"Torres del Paine", (les tours bleues). En langue tehuelche "paine" signifie bleu.

Apres une nuit glaciale, en ce 9 Avril, non escaladons à force peine les 800m de dénivelé nous séparant de la lagune au pied des tours. Nous y mangeons et profitons pleinement du lieu avant qu'il ne soit envahie par un flot de randonneurs.

Le jour suivant nous quittons nos amis qui attaquent la boucle autour du parc, une randonnée de 8 jours, pour laquelle nous ne sommes pas préparés. Nous entreprenons plutôt les visites des lagunes, cascades et autres randonnées à la journée.

Punta Arena ,ville moderne qui n'a pas grand chose à offrir.

On retiendra surtout le musée régional Magallanes,que nous visitons ce dimanche 13 Avril.  Une maison du 19 ème siècle dont les pièces sont emplies d' une odeur surprenante, me rappelant sans hésiter ma grand-mère  maternelle. Une salle intéressante est dédiée aux peuples de la région ( qui ont été exterminés..).

La ville est quelque part l 'emblême de l' appropriation du bout du monde par l'occident. D'ici s'organisa la conquête des terres alentours dont la terre de feu. Ce ne fût pas sans difficultés, il fallait être robuste pour supporter le climat extrême. Ceux qui résistèrent le mieux furent des croates. Ils constituent encore aujourd'hui 1/3 de la population.

Par la suite, nous nous rendons sur la "plaza de Armas", la ville est déserte, fantomatique, presque inquiétante. La statue de Magellan trône sur la place, à ses pieds deux indiens et une sirène... ?? Nous sommes tranquillement posés, planifiant les jours à venir quand la ville se réveille et même se déchaine. En vingt minutes, la place est noir de monde, c'est la grande ferveur nationale, le chili a remporté la "Copa Americana". L'enthousiasme s'est répandu dans toute la ville, tout le pays, et nous gagne par la même occasion.

Mais si nous avons atterris ici, c'est avant tout  aux demandes répétées du Jungle Paj. La  ville abrite en effet une des deux zones franches du chili. Nous avons finalement cédé aux demandes lancinantes du bestiau qui a dépensé sans compter. Le 14 après avoir savouré un gros morceau de saumon cru, nous quittons la ville et empreintons la route de la fin du monde comme ils s'appellent ici .

Une dernière surprise nous attend sur la route de Punta Delgado où nous traverserons le détroit de Magellan à son point le plus étroit, 3 kms, l' estancia San Gregorio.

Cet immense complexe parait avoir été abandonné précipitament. Tout est là, depuis plusieurs décennies. Les peaux de moutons entassées, les outils, même les odeurs. Atmosphère incroyable sur les bords du détroit, la voilà, la vrai ville fantôme.

En fin de journée , enfin à portée, l' île du bout du continent, que l'on a en ligne de mire depuis la Guyane se dessine de l' autre côté du rivage.  Nous sentons que nous approchons une étape importante de notre périple sud américain... L 'aventure continue.