vendredi 7 mars 2014

Sud du Brésil



Le Sud, l'autre facette du brésil, contraste renversant de nos repères habituels d'européens. Un survol trop rapide de cette étonnante région.


Levés depuis l’aube, motivés par la découverte de vagues, nous longeons la côte. La route nous conduis à Ubatuba d’abord puis Camburi. La Mata Atlantica, forêt tropicale omniprésente, le tracé de la côte, les montagnes qui plongent dans l’océan, les îles, révèlent a chaque virage une atmosphère incroyable.  Ce petit bout de côte coincée entre Rio de Janeiro et Sao Paulo est surprenant de beauté.






 Dimanche 12 Janvier, nous quittons la région de Sao Paulo et prenons la route du Sud. Non sans difficulté! On se retrouve embarqués malgré nous vers la capitale de l’état et perdrons des heures dans les banlieues de Sao Paulo, avant de retrouver la route menant à l’état du Parana.




Nous dormons à Curitiba, où le mauvais temps nous assaille, nous sommes sur le haut des montagnes de la Serra Geral,  appelées Planalto, les hautes plaines.


La capitale de l’état n’a touristiquement rien à offrir et même si nous ne l’avons que traversé, il est important de signaler que c’est une ville modèle, comme il y en a malheureusement trop peu. Elle est la capitale écologique du Brésil. Le Maire Jaime Lerner, architecte, à la tête de la ville depuis plus de 30 ans, a imposé un modèle d’urbanisme considéré comme l’un des meilleurs au monde.
Dans les années 60, l’époque du tout automobile, à l’encontre de l’influence des grands architectes comme Oscar Niemeyer, ou de ce qui se passait aux Etats Unis : consistant  à la démolition de bâtiments pour élargir les boulevards. La ville a fermement combattu ces idées  et le centre-ville a été transformé en quartier piéton. Dans le même temps, un réseau de transport public innovant et performant à été mis en place, il transporte aujourd’hui plus de 2millions de passagers par jour.
Le volet écologique n’était pas en reste avec la transformation de nombreuses zones urbaines  en parc, dont une décharge. Depuis 30 ans, un million d’arbres ont été plantés et malgré l’augmentation de la population, les espaces verts sont passés de 0,5m² à 50m² par habitants.  Depuis les années 70, seules les entreprises non polluantes sont admises et les déchets recyclés. La population des favelas ou l’accès d’un camion benne est impossible, est motivée a amener les poubelles au centre de tris. 2kg de déchets rapporte 0,5 kg de légumes.
Mais il semble qu’aujourd’hui le système commence à s’essouffler, la population en constante augmentation, les contraintes attenantes à une telle éthique face à la facilité des monstres urbains actuels, font pencher la balance. Espérons que les prochaines années renforcent cette initiative humaniste qui perdure tout de même depuis plus de 30 ans.


Les jours restants se comptent sur les doigts des deux mains et l'Uruguay est encore loin. 
Le 13, Nous quittons le Planalto en direction du Sud bien sûr !! 

Nous entamons la vertigineuse descente vers le bord de mer, les contreforts des hautes plaines abritent une forêt tropicale très dense, la route en pente raide, révèle des pics esseulés et des canyons profonds.  
 Nous arrivons à Joinville dans l’état de Santa Catarina, ville industrielle au style Allemand très marqué. Après quelques heures utiles, nous quittons la ville pour rejoindre la côte.

La côte , ici le bétonnage en règle ne l’a pas épargné et il est difficile de trouver un paysage naturel. Partout les buildings ont poussé aux pieds de la plage, une langue de béton entre l’autoroute et l’océan où la circulation est bien sur catastrophique. Il reste peu d’espace non bétonné, sur ces rivages qui devait être d’une beauté à couper le souffle il y a 60 ans…


On s’arrêtera non loin d’Itajai, où la frénésie immobilière n’a pas encore tout engloutie. De belles vagues m’attendent. Une pause bien agréable après tous ces kilomètres.



Nous voilà repartis pour la capitale de l’état de Santa Catarina, située à moitié sur le continent à moitié sur l’île du même nom. Florianopolis. Le temps est à l’orage, c’est l’heure de pointe, nous sommes bloqués dans les bouchons sur l’île.

Apres 2 heures de perdu, blazés nous rebroussons chemin sans aller à la découverte du centre historique ni des plages sublimes du Sud de l’ile.



Le 14 Janvier, nous nous rendons à Guarda do Embau, petit village isolé sur le continent à hauteur de la pointe Sud de l’île Santa Catarina. Un coin idyllique. Des couleurs exceptionnelles, la forêt, la rivière qui se jettent dans l’océan et forment l’une des plus belle vague du Brésil… Un vrai paradis !! On se régalera 2 jours de ce coin dont nous sommes tombés sous le charme. Le temps de profiter de la plage et des vagues qui auront d’ailleurs raison de ma planche…












 










Nous continuons à descendre, Imbituba d’abord, où nous admirons excités, un superbe orage.







Plus tard, Praia da Rosa, La ville balnéaire la plus huppé de l’état,  qui a su sauvegarder son environnement sans céder aux alléchants billets de l’immobilier. Investit complétement dans l’écologie,  son patrimoine naturel est exceptionnel.















Puis devant la plage de Ferrugem, nous dormirons. Le lendemain après la session de surf matinale habituelle, nous prenons la route. Déçus de quitter si tôt cet état de Santa Catarina qui dispose d’une côte exceptionnelle.. Mais c’est  plus de 1500 kilomètres  qui nous attendent  et il nous reste  5 jours et tant de choses a voir…


De Tubarao jusqu’à la frontière , la côte perd de son intérêt. Les falaises, les baies, les eaux bleues et vertes, les rochers, laissent place à une longue plage de sable uniforme à la pente douce. Les eaux y sont troubles, et rien ou presque ne vient perturber cette langue qui court jusqu’à l’Uruguay. Elle est seulement coupée par les falaises blanches de Torres et les chenaux des lagunes qui bordent la côte. Cependant elle permet des points de chute parfait pour passer les nuits et manger des crêpes !!












Le 17 Janvier, nous quittons la côte pour le Parc National Arpador da Serra. Les montagnes du Planalto ont ici une végétation qui ressemble plus à nos alpages, bien différent de la Mata Atlantica de Curitiba. Elles offrent de superbes canyons allant jusqu’à 700 m de profondeur, entourés de forêt d’Araucarias. L’une des dernières, qui est maintenant protégée. L’exploitation ayant eu raison de toutes les autres.











 


Un joli chemin dans une forêt de conte de fée, nous mène au canyon Itaimbezinho.Après quelques heures de marches, nous nous baignons dans les eaux fraiches du Rio Perdiz qui se jette dans cette profonde gorge. 






  












Nous quittons le parc. Une piste entourée de plaine à pâturage nous mène à Canella.




Arrivés à Canella, qui comme toute la région, est fière de ces racines européennes et surtout allemandes, nous nous arrêtons dans la cervejaria du phare, et dégustons de délicieuses bières fabriquées sur place à l’ombre d’un chêne. Le premier que l’on voit depuis…depuis une éternité !!!






Dans cette région, nous avons l’impression d’être en Europe du Nord ou au Canada, mais certainement pas au Brésil, la nature est totalement différente. Mais pas seulement. Le Sud du Brésil parait beaucoup plus prospère, la qualité de vie et le niveau d’instruction y sont plus élevés que dans les états du Nord. Les différences de niveau de vie beaucoup moins criantes. L’écart entre riche et pauvre est loin de ressembler à ce que l’on a pu voir dans le Nord. Les gens aussi sont différents, La majorité des habitants sont des descendants des peuples d’Europe : Allemagne, Italie, Ukraine et Pologne. Ils ont travaillé dure pour développer une économie s’appuyant sur un réseau de petites fermes individuelles contrairement aux états du Nord ou le pouvoir était aux mains de quelques grands propriétaires terriens qui part le biais des plantations se sont considérablement enrichis. L’homogénéité du niveau de vie  entre les états du Sud et du Nord est la différence la plus impressionnante !!!

La journée se termine, lorsque nous trouvons le bivouac idéal pour passer la nuit. Au sommet d’une vallée,  en pleine forêt, un parc magnifiquement entretenu et désert nous offre un point de vue superbe pour admirer le coucher de soleil.  Les arbres immenses, la maison abandonnéetoutes fenêtres ouvertes, le silence, les lucioles par milliers, inquiéterons un tantinet Estelle, mais quel spectacle. Le lendemain nous avons un pneu crevé ! Serait-ce l’œuvre de la maison hantée ?










 Apres cette petite galère matinale, nous rejoignons le Parc Do Caracol qui abrite une cascade bien entendu superbe, de jolis sentiers  et un parc à barbecue. Malgré le monde, c’est encore les vacances, le coin est paisible et rien ne vient troubler le calme du lieu. Dans le Nord du pays, il y aurait au moins 4 voitures, coffre rempli d’enceintes ouvert, dans un concours du « c’est moi qui fait le plus de bordel !!! »














Nous quittons ce lieu de quiétude pour entrer dans la ville du chocolat, Gramado, un décor de cinéma, des chalets suisses, et une rue de parc à thème où chaque chocolaterie a usé de personnages en plâtre plus moches les uns que les autres pour attirer le touriste, euh les enfants des touristes. On s’arrêtera bien sur…, mais dans celui qui ressemble le moins à Disneyland. Le prix des chocolats aussi...est suisse.



De là nous emprunterons la jolie route qui relie Gramado à Petropolis avant de descendre jusqu’à Porto Alegre. 






Porto Alegre , Ville Portuaire, très active au sein du Mercosul, capital du Rio Grande Do Sul. L’une des villes les plus riches et développées du pays. C’est la fin de journée, laville a de beaux bâtiments, mais en cette période de vacances, elle semble bien vide. Le marché l’une des seules choses vraiment intéressantes est fermé à cet heure-là et nous ne nous voyons pas dormir ici.


Nous prenons donc la route de la plage, qui est tout de même assez loin. Nous arrivons le soir à Cidrera, ville balnéaire pleine des citadins de la ville que nous avons quitté. Le lendemain nous passerons la journée sur la plage et je trouverai tout de même l’occasion de surfer.







Nous voilà repartis sur une piste longue et désagréable jusqu’au village de Mostarda, ou nous passerons la nuit nichés entre les dunes, en profitant d’un exceptionnel levé de lune.





 








Lundi 20 Janvier, nous reprenons la BR 101 que nous suivons depuis 2 jours et arrivons finalement à San José.  Nous attendons une barge qui nous amènera de l’autre côté à Rio Grande.  L’attente est interminable, heureusement nous partagerons le temps avec un couple de retraités super sympas qui nous donnera un tas d’infos sur la région et l’Uruguay. 
















On s’arrêtera à 20 kms de Chuy, la ville frontière, pour passer notre dernière nuit brésilienne.

S’en est fini du Brésil, en tout cas pour l’instant. Un nouveau Visa sera possible dans 3 mois, avant cela nous ne pouvons nous  y rendre.

En 12 semaines, nous avons tout juste eu l’impression d’effleurer le Brésil. Cet immense pays aux multiples facettes nous a marqué de bien des façons. Il nous aaussi laissé un gout de pas assez dans la bouche !! Selon comment se présente la suite du voyage, nous espérons revenir par le Sud, reprendre cette côte que nous avons trop vite quitté, découvrir Sao Paulo et quitter le pays par le Pantanal. Un projet qui nous tient à cœur, et qui on l’espère se réalisera.

Mais pour l’instant, l’Uruguay puis l’Argentine nous attendent,  la Patagonie aussi !! L’été lui ne nous attendra pas et quand l’hiver sera là sur cette terre australe, il vaudrait mieux que l’on en soit déjà loin….





4 commentaires:

  1. C'est magnifique les enfants je savais que le sud du bresil etait bien diferent et aussi que c'etait beau ,vous en donnez la preuve aujourd'hui avec des fotos toujours de plus em plus belles
    On attend la suíte avec impatience , qu'allez vous nous reserver pour suíte ça promet des images de ces contrées de plus em plus insolites pour etre si pres du bout du monde
    On sent bien l'enrichissement que ce Voyage vous aporte tous les jours, vous serez miliardaires apres um Voyage comme celui ci
    Encore Merci pour nous enrichir par la meme ocasion
    GROS BISOUS A VOUS

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  2. whahou... je sais que je me répète, mais... WHAHOU!

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  3. J'ai envie de dire comme Audrey ... Wahou ! Vos photos sont magnifiques, les paysages superbes et je vous suis avec envie... Profitez bien de ces moments !

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  4. On ne se lasse pas de le re-regarder et de le re-lire, c'est une fois de plus un super reportage qui nous fait voyager et découvrir, bravo !
    Et gros bisous à vous...

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