Après un bivouac mérité sur les hauteurs du lago Ghio, après de nombreux arrêts de contemplation, nous arrivons le 3 mai à la grange qui sert de poste frontière.
Nous quittons
la douane Argentine, une vingtaine de kms nous séparent du poste de douane
Chilien. La piste est plus étroite, bordée d'une végétation basse de plus en
plus dense. Les montagnes, frontière naturelle entre les deux pays, retiennent les nuages qui s' amoncèlent à des
altitudes vertigineuses du coté Chilien. Derrière nous les terres arides d'Argentine, devant les terres inondées du
Chili. Un profond contraste dont on
prend pleinement la mesure en regardant les photos satellites.
De chaque côté,
la montagne s'impose à nous. Le soleil oppose une farouche résistance a l'armée de nuages toujours plus nombreuse.
Nous croisons de temps à autre la route de la rivière qui comme nous à trouvé
son chemin au cœur de la vallée. Une vallée où les arbres aux teintes de l'automne
ont remplacés les herbacés.
De l'autre côté de la montagne, s'étend le lac Pueyrredon, sans accès, enfin jusqu'a ce que l'on repère une piste forestière quasi verticale menant à un col... Nous empruntons le périlleux sentier qui s'arrête à une encablure du sommet. Une petite marche nous permettra d'entrevoir l' immense étendue d'eau. Alors que nous déjeunons, le mauvais temps s'abat, bouchant une fois pour toute l'horizon et nous privant d' une confortable balade digestive sur les sommets boisés de ce bout du monde..
En fin d'après
midi, sous un temps épouvantable, nous atteignons la célèbre Carreterra Australe
qui longe le rio Baker. Malgré l'absence
de soleil et l'heure crépusculaire, nous
sommes impressionnés par le bleu profond que révèle cette rivière tourmentée.
Nous trouvons finalement un bivouac donnant sur les eaux tumultueuses. L'accès
se fait par un petit pont suspendu peu engageant. Sous le poids des voitures,
le tablier se courbe de façon impressionnante.
Le 04 Mai, au
réveil, nous sommes toujours écrasés par d'épais nuages. De temps à autre, ils
laissent apercevoir les hauts sommets qui nous cernent. Malgré le mauvais temps
persistant, la Carretera Australe nous offre un paysage exceptionnel. A flanc
de montagne, on traverse d'épaisses forets d'essences autochtones, beaucoup
sont à feuilles persistantes. En contrebas, que ce soit dans de profondes
gorges tumultueuses ou au bord de plages plus paisibles, le rio Baker faisant
fit de la grisaille environnante, nous
offre à travers les épais troncs ce bleu si difficile à décrire.
Depuis notre
arrivée la veille, nous n'avons qu'une idée en tête, manger du saumon. Mais le
premier village que nous traversons, Puerto Bertrand est désert...Faute de poisson,
Benoit et Fabienne rencontrent une petite famille qui se rend à l'estancia
familiale. Ils nous invitent à les suivre et à tenter le coup de pêche en leur
compagnie.
Les voitures sont garées à côté de la vieille grange.
Non loin, la maison familiale est entourée d'un petit jardin clôturé. Une pente
douce descend jusqu'à la rivière bordée d'une plage de cailloux. En ce
dimanche, toute la famille est venue profiter de ce petit paradis habité par les anciens. 3 générations de
chiliens nous accueillent chaleureusement. Nous braverons le crachin,
l'humidité, le vent et le froid glaciale pendant quelques heures. La
température est à peine au dessus de zéro.
Ma vieille canne a pêche rendra l'âme sans même me ramener un poisson. Benoît ne sera pas plus chanceux. Quand à nos hôtes, ils pêcheront 2 truites qu'ils nous offrirons avec une autre pêchée la veille. Nous repartons dans l'après midi, transit de froid mais heureux d'avoir partagé ces moments inoubliables avec cette famille.
La route nous
conduit à notre prochaine étape, Puerto Rio Tranquillo, 70 kms plus haut. Nous
sommes subjugués par ce qui nous entoure, que même le mauvais temps ne peux
ternir.
Puerto Rio Tranquillo, comme tous ces compères au bord de la mythique Carretera Australe est un village tranquille, très tranquille, en tout cas en cette saison.
A la recherche d'un bivouac, Fabienne rencontre Manuel qui nous invite à camper dans son jardin et a se réchauffer dans sa petite maison. Nous y rencontrons un couple de voyageurs Américo-Méxicain, Linda et Dario qui profite comme nous de l'hospitalité de Manuel. Une soirée à échanger les bons plans du continent, accompagnés de nos truites fraiches. Une en sushi et les deux autres cuites au four en papillote. Un régal !
Le 05 Mai, nous ouvrons les yeux sur un ciel menaçant qui ne nous à pas quitté depuis notre entrée dans le pays. C'est avec lassitude que je suit notre petit groupe pour une excursion sur le Lago General Carrera, le 2 ème plus grand lac du continent après le Titicaca. Et c'est émerveillés que nous revenons.
Appelées
chapelles de marbre, l'érosion, au fil du temps à sculpté un imposant bloc de
marbre posé au milieu des eaux.
Longuement travaillées, une multitude de
colonnes finement taillées supportent le poids monumental de cette édifice
naturel. Autour, la rive du lac est aussi de marbre. Elle a subit les mêmes assauts
de l'eau laissant une multitude de
grottes plus ou moins profondes. Le tout baigne dans des eaux bleues
translucides. Un paysage fantastique que le moindre rayon de soleil transcende.
De retour au port, accompagnés du soleil, nous passons l'après midi avec Dario et Linda tout en bricolant nos compagnons à 4 roues qui si souvent nous sollicitent.
En fin de journée nous quittons Manuel qui nous a accueillis avec générosité. Il tient à nous faire découvrir avant que l'on se sépare un bout de terre qu'il affectionne particulièrement en bordure du lac. A flanc de montagne, le terrain valloné descend jusqu'au lac abritant une foret d' Araucanes orangés, un arbre endémique. Il y a aussi un champs de patates et plusieurs prairies ou praissent quelques vaches et un superbe cheval.
C'est émus
que nous quittons Manuel, Dario et Linda et les paisibles alentours du bien
nommé Puerto Rio Tranquillo.
Paysages superbes et superbes photos.
RépondreSupprimerEncore et toujours merci pour ce voyage que vous nous faites faire.
Christine
"Paysages d'exception" ah oui c'est le cas de le dire ! On en prend plein les yeux, c'est magnifique, et que de couleurs dans cette nature...
RépondreSupprimerDes paysages de montagne aux grottes de marbre sculptées par l'eau, c'est féérique...
"La partie de pêche glaciale" et les bons moments passés aux côtés de la petite famille rencontrée le sont tout autant...
Bravo une fois de plus à vous deux pour ce super reportage,
et énormessssss bisoussssss !
Rien a rajouter toujours superbe et ces scultures realiser par le plus grand et le plus vieux des artistes " LE TEMPS " sculteur de la planete
RépondreSupprimerEncore Bravo