Mardi
29 Avril
De retour sur le continent, nous discutons itinéraire
avec un couple d'espagnol qui voyage comme nous autres. Le vent violent
accompagne nos discussions, les nuages filent à toute allure au dessus de nos
têtes.
Nous prenons finalement la route pour rejoindre le parc national Pali
Aike, perdu au bout d'une piste en pleine steppe, juste avant la frontière
Argentine. Dans ce no man's land, des volcans éteints datant du quaternaire
attendent notre visite.
Nous
bivouaquons au pays du diable, les indiens Tehuelche l'appelaient ainsi. Nous
passons la matinée à explorer les environs,
traversant les coulées de lave millénaires, marchant de volcans en
volcans aux noms évocateurs: Garganta
del Diablo, Morada del Diablo, Pozo del Diablo.
Du
haut de la grotte qui domine les environs nous regardons passer au loin les
troupeaux de guanacos, comme les hommes de Fell qui y vivaient il ya 11 000
ans. Une découverte archéologique de taille qui à rendu ce parc célèbre. Il n'y
a rien à voir de particulier, les vestiges ayant été soigneusement déplacés
pour être étudiés.
Nous
voilà de retour en Argentine, après un passage rapide de la frontière, nous
nous dirigeons vers la laguna Azul, cratère rempli d'une eau au ton bleu
profond dû à la grande profondeur (55 m) et qui a engendré des légendes
farfelues. Certains assurent que c'est un point énergétique crutial, d'autres
qu'il est sans fond ou encore que des créatures étranges l'habitent... Pour ma
part, quand je vis Estelle se faire projeté à terre à deux doigts du précipice
par une rafale de vent, j'ai tout de suite pensé aux créatures... Nous roulons le
reste de la journée et faisons une escale technique à Rio Gallegos.
Jeudi
1 mai... Les changements de mois nous affligent, nous rappelant sans cesse
notre plus grosse contrainte, le temps, notre pire ennemi, les saisons.
Le
parc Monte Leon devant lequel nous avons dormis est fermé pour l'hiver. Une
grosse journée de route nous permet de traverser d'Ouest en Est la Patagonie.
Le temps d'une pause à Governador Gregores où nous profitons d'une sympathique
foire artisanal.e et nous voilà repartis vers un bled paumé. Bajo Caracoles.
Le
lendemain, une piste superbe nous conduit plus à l'intérieur de ces terres
désertiques. Elle est en fort mauvais
état, la poêle en profite d'ailleurs pour s'échapper. Se jouant de la vigilance
de la galerie, elle s'écrase...lamentablement.Tordu et loin de nous, elle
s'imagine déjà à la retraite. C'était sans compter sur la voiture balai...Nos
amis nous rendent la fugitive suicidaire qui écope de 6 mois de labeurs
supplémentaires.
La cueva de las Manos est située au coeur du canyon Rio Pintura. Cette rivière doit son nom aux témoignages encore intactes qu'abritent de nombreuses grottes à flanc de canyon. L'état de conservation, l'abondance et la diversité des peintures rupestres ont permis à ce haut lieux de l'archéologie d'être classé depuis 20 ans au Patrimoine Mondiale de l'Humanité. L'homme y vivait déjà il y a 13 000 ans et les grottes furent abandonnées il y a à peine 1300 ans.
Outre
les mains innombrables qui ont donné le nom au site, on y voit des scènes de
chasse, des tactiques d'encerclement, des pattes de nandous et de guanaco, les
cycles de gestation. Un site remarquable autant par la nature environnante que
pour les témoignages qu'il recèle.
L
'après midi, nous prenons plein Ouest en direction du Chili que nous atteignons
le lendemain après avoir traversé des paysages (et je me répète) de toute
beauté. Nous traversons les immensités rocailleuses de l'Ouest Argentins.
Après un bivouac mérité sur les hauteurs du lago Ghio, après de nombreux arrêts de contemplation, nous arrivons le 3 mai à la grange qui sert de poste frontière. A cette époque il ya généralement 1 m de neige et 3 militaires qui hibernent. Des types charmants content de voir du monde d'ailleurs, alors le mot de la fin sera: Merci El Nino.. sans quoi nous aurions été obligés de suivre les grands itinéraires routiers qui rapprochent les hommes mais laissent peu de place aux rêves.
Toujours magnifiques ces paysages de plus en plus grandioses et couleures inabituelles
RépondreSupprimerOn pourrait regreter de ne pas voir un etre humain dans ces contrées hostiles a l'homme certe
L'homme aurait'il abandonné ces endroits merveilleux apres tant d'année ???
GROS BISOUS
RépondreSupprimerJe viens de découvrir cet article, que vous aviez dû oublier de signaler...
RépondreSupprimerRécits et paysages toujours aussi supers, à la hauteur des merveilles que nous faîtes découvrir,
c'est vraiment grandiose ! Mais c'est vrai qu'on ne voit pas l'ombre d'un autochtone !