jeudi 23 octobre 2014

PaleoPatagonie : Parc Pali Aike , Lago Azul , Cueva de las Manos


Mardi 29 Avril
De retour sur le continent, nous discutons itinéraire avec un couple d'espagnol qui voyage comme nous autres. Le vent violent accompagne nos discussions, les nuages filent à toute allure au dessus de nos têtes.
Nous prenons finalement la route pour rejoindre le parc national Pali Aike, perdu au bout d'une piste en pleine steppe, juste avant la frontière Argentine. Dans ce no man's land, des volcans éteints datant du quaternaire attendent notre visite.

La piste nous offre comme a l' accoutumé, son lot de faune sauvage et de bêtes d'élevages. Le parc est désert, le temps menacant... Le Gardien nous indique qu'un puma rôde dans les parages. Cette nouvelle nous égaye mais il ne pointera pas le bout de son nez. A l'instar de la météo désastreuse, nous n'avons envie de rien. Seuls au monde, nous passons l'après midi au chaud dans la voiture de Benoit et Fabienne. Au loin en contrebas,  la lagune Ana, esseulée dans un décor qui prend ce jour des dimensions dramatiques. De cette horizon de plaines immenses se détachent une poussée d'acné volcanique bien alignée que ce partagent les deux pays.





Nous bivouaquons au pays du diable, les indiens Tehuelche l'appelaient ainsi. Nous passons la matinée à explorer les environs,  traversant les coulées de lave millénaires, marchant de volcans en volcans  aux noms évocateurs: Garganta del Diablo, Morada del Diablo, Pozo del Diablo.
































Du haut de la grotte qui domine les environs nous regardons passer au loin les troupeaux de guanacos, comme les hommes de Fell qui y vivaient il ya 11 000 ans. Une découverte archéologique de taille qui à rendu ce parc célèbre. Il n'y a rien à voir de particulier, les vestiges ayant été soigneusement déplacés pour être étudiés. 












Nous voilà de retour en Argentine, après un passage rapide de la frontière, nous nous dirigeons vers la laguna Azul, cratère rempli d'une eau au ton bleu profond dû à la grande profondeur (55 m) et qui a engendré des légendes farfelues. Certains assurent que c'est un point énergétique crutial, d'autres qu'il est sans fond ou encore que des créatures étranges l'habitent... Pour ma part, quand je vis Estelle se faire projeté à terre à deux doigts du précipice par une rafale de vent, j'ai tout de suite pensé aux créatures... Nous roulons le reste de la journée et faisons une escale technique à Rio Gallegos.





Jeudi 1 mai... Les changements de mois nous affligent, nous rappelant sans cesse notre plus grosse contrainte, le temps, notre pire ennemi, les saisons.

Le parc Monte Leon devant lequel nous avons dormis est fermé pour l'hiver. Une grosse journée de route nous permet de traverser d'Ouest en Est la Patagonie. Le temps d'une pause à Governador Gregores où nous profitons d'une sympathique foire artisanal.e et nous voilà repartis vers un bled paumé. Bajo Caracoles.




Le lendemain, une piste superbe nous conduit plus à l'intérieur de ces terres désertiques. Elle est en fort  mauvais état, la poêle en profite d'ailleurs pour s'échapper. Se jouant de la vigilance de la galerie, elle s'écrase...lamentablement.Tordu et loin de nous, elle s'imagine déjà à la retraite. C'était sans compter sur la voiture balai...Nos amis nous rendent la fugitive suicidaire qui écope de 6 mois de labeurs supplémentaires.















La cueva de las Manos est située au coeur du canyon Rio Pintura. Cette rivière doit son nom aux témoignages encore intactes qu'abritent de nombreuses grottes à flanc de canyon. L'état de conservation, l'abondance et la diversité des peintures rupestres ont permis à ce haut lieux de l'archéologie d'être classé depuis 20 ans au Patrimoine Mondiale de l'Humanité.  L'homme y vivait déjà il y a 13 000 ans et les grottes furent abandonnées il y a à peine 1300 ans. 








Outre les mains innombrables qui ont donné le nom au site, on y voit des scènes de chasse, des tactiques d'encerclement, des pattes de nandous et de guanaco, les cycles de gestation. Un site remarquable autant par la nature environnante que pour les témoignages qu'il recèle.





















L 'après midi, nous prenons plein Ouest en direction du Chili que nous atteignons le lendemain après avoir traversé des paysages (et je me répète) de toute beauté. Nous traversons les immensités rocailleuses de l'Ouest Argentins. 








Après un bivouac mérité sur les hauteurs du lago Ghio, après de nombreux arrêts de contemplation, nous arrivons le 3 mai à la grange qui sert de poste frontière. A cette époque il ya généralement 1 m de neige et 3 militaires qui hibernent. Des types charmants content de voir du monde d'ailleurs, alors le mot de la fin sera: Merci El Nino.. sans quoi nous aurions été obligés de suivre les grands itinéraires routiers qui rapprochent les hommes mais laissent peu de place aux rêves.


3 commentaires:

  1. Toujours magnifiques ces paysages de plus en plus grandioses et couleures inabituelles
    On pourrait regreter de ne pas voir un etre humain dans ces contrées hostiles a l'homme certe
    L'homme aurait'il abandonné ces endroits merveilleux apres tant d'année ???

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  2. Je viens de découvrir cet article, que vous aviez dû oublier de signaler...
    Récits et paysages toujours aussi supers, à la hauteur des merveilles que nous faîtes découvrir,
    c'est vraiment grandiose ! Mais c'est vrai qu'on ne voit pas l'ombre d'un autochtone !

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